Nina Mombo, Ph.D., Naturothérapeute, TRAC
Juin 2025
Tout le monde a déjà expérimenté la colère. Se sentir submergé par cette émotion, qui n’est en fait qu’une énergie à laquelle on donne le nom de colère. T’es-tu déjà demandé d’où vient cette montée d’énergie? Ce qu’elle cache? Ce qu’elle veut nous dire en vérité?
Pourquoi vit-on des émotions ?
Bien souvent, on la subit; elle nous vide de notre énergie, car effectivement, on se sent assez fatigué-e après avoir cédé à la colère. Puis, vient un sentiment de culpabilité. On se sent coupable parce que l’expression de la colère est socialement mal vue, socialement non acceptée. Pourtant comme toute émotion, elle a pour vocation de circuler à l’intérieur du corps, pour envoyer un message à notre conscience. Ensuite, elle disparaît et peut laisser s’installer un sentiment, qui lui, est plus durable. Ça peut être un sentiment de rancune, de jalousie, de vengeance. Qu’importe!
Si on reste dans l’état où la colère nous a mis, c’est-à-dire hors de soi, on court à notre perte. Je m’explique. Lorsque la colère monte, c’est trop tard. Ce n’est pas à ce moment que l’on peut commencer à réguler cette colère. L’impulsion énergétique de l’émotion est trop rapide, trop puissante et complètement incontrôlable. Une fois que la vague est passée, on peut analyser ce qu’il s’est passé avec bienveillance envers soi-même, sans porter quelque jugement que ce soit.
Revenir à soi
Lorsqu’on adopte cette attitude, on fait le mouvement contraire à celui que la colère nous a imposé ; c’est-à-dire que l’on revient en soi. La colère nous met hors de nous-même. Le temps de pause que l’on s’accorde après la crise nous ramène à l’intérieur de nous-même. Et il est important de revenir à soi, dans le sens littéral du terme ; car c’est là, à l’intérieur de nous, que se trouvent toutes les clés, toutes les réponses. Elles ne sont pas à l’extérieur de nous, bien au contraire. Plus encore, les causes de cette colère ne sont pas dues à un événement ou une situation extérieurs à nous. Non ! Tout part de nous.
Décoder l’émotion
Tu peux ne pas adhérer à ce que je dis. Et je le comprends tout à fait. Sache simplement que les apparences sont trompeuses; que même si tout dans notre vie semble indiquer que nous sommes victimes des événements, il n’en est rien. Chaque émotion exprimée indique la présence d’un besoin non comblé à l’intérieur de toi. La colère est la fille de la PEUR. Derrière la colère se cache la peur de quelque chose. À toi de poser la question en toute humilité. De quoi ai-je eu peur lorsque telle situation est arrivée? Ça peut être la peur de manquer de quelque chose, la peur d’être jugé-e, la peur d’exprimer ses émotions, etc. Le fait de prendre conscience de cette peur est déjà un premier pas. Lorsque tu vas plus loin dans l’analyse, tu peux te rendre compte de la manière dont ton corps produit invariablement la même réaction de colère face à un ensemble de situations qui réveille inlassablement la même peur.
Sortir du mode ‘réaction’
Que peux-tu faire? Produire encore et encore la même réaction. Entends réaction comme une action qui a déjà été produite maintes et maintes fois. Et si tu changeais la Réaction en Création? Le C de réaction passe en première position. Tu as l’opportunité de créer une nouvelle réponse que tu n’as encore jamais expérimentée face à une situation connue. Je ne parle pas ici de refouler l’émotion qui te traverse. Tu sais que ça n’est pas une solution, puisqu’à plus ou moins long terme, ton corps tirera la sonnette d’alarme et ça se traduira par des maux, ou pire une maladie déjà bien installée. Je te laisse méditer sur ces paroles et trouver une voie de création parmi tant d’autres qui te permettra de transformer la colère qui te traverse.
Tu peux écouter, à tête reposée, l’épisode 32 du podcast Le Cercle en Soi dont est extrait ce billet. Et pour aller plus loin, je t’invite à réfléchir sur la notion d’autocompassion, de bienveillance envers soi, en écoutant ceci. J’espère que ça te fera du bien !
