Voici un mot bien compliqué pour exprimer un phénomène que nous connaissons toutes et tous, de façon plus ou moins consciente. Il s’agit tout simplement de l’impact cumulé du stress sur le corps au fil du temps. En d’autres termes, il s’agit de la « facture » que le corps doit payer après avoir constamment réagi au stress.
Le terme ‘’allostasie’’ a été créé dans les années 90. Il fait référence à la capacité de l’organisme à maintenir la stabilité interne (homéostasie) en s’adaptant aux conditions changeantes de l’environnement, notamment en réponse au stress. La charge allostatique représente le coût biologique de ces ajustements, qui peuvent être chroniques ou excessifs lorsqu’une personne fait face à un stress constant ou mal régulé. Ce coût peut se traduire par un vieillissement accéléré de l’organisme.
Le stress entraîne la production de cortisol, l’hormone du stress, qui déclenche une série de réponses adaptatives dans le corps. La concentration de cortisol dans le sang est hautement régulée. Et lorsque cette hormone est en trop grande quantité dans le sang pendant trop longtemps, cela a des effets néfastes sur l’organisme, affectant notamment les systèmes nerveux, cardiovasculaire, hormonal, immunitaire et métabolique.
C’est exactement ce qu’il se passe quand le stress devient chronique. L’organisme n’est plus en mesure de répondre adéquatement au stress. C’est un peu comme si le système d’alarme de ta maison sonnait en permanence. Tu finis par ne plus réagir et tu n’adoptes plus les mesures de sécurité nécessaires te permettant de répondre à l’éventuelle menace.
Pas tous égaux face à la charge allostatique !
Une étude récente menée par des chercheurs du Département de psychiatrie et d’addictologie de l’Université de Montréal montre que la charge allostatique est plus importante chez les femmes que chez les hommes. Et fait important, cette observation n’est pas associée à la qualité de la relation entre les partenaires.
En effet, les données, qui ont été récoltées durant 4 ans chez plus de 4 000 individus, montent que la charge allostatique au sein des couples est corrélée ; ce qui signifie que les couples sont physiologiquement synchronisés. De plus, cette synchronisation de la charge allostatique est plus notable chez les femmes que chez les hommes, ce qui suggère que le bien-être des conjointes pourrait être plus influencé par l’état de bien-être de leur conjoint que l’inverse.
De plus, les associations persistant après 4 ans laissent supposer que les répercussions du contexte psychosocial et de la physiologie des partenaires l’un sur l’autre ont lieu à long terme.
Réguler sa réponse au stress
Qu’est-ce que ça veut dire concrètement pour les femmes ? Cela signifie qu’elles peuvent être particulièrement sensibles aux stress environnementaux vécus par leur partenaire. Autrement dit, si ce dernier traverse des périodes de stress ou de difficultés, cela peut affecter la santé physique et mentale des femmes, même si elles ne sont pas directement exposées au stress. Cela pourrait se traduire, par exemple, par des maladies cardiovasculaires, des troubles métaboliques, ou des perturbations du sommeil.
Mon conseil :
Éliminer le plus possible les sources de stress chronique, car elles sont malsaines pour l’organisme à moyen et long terme. Plus facile à dire qu’à faire, tu me diras ! J’en conviens. Mais c’est une chose essentielle à faire, autant pour les femmes que pour les hommes.
Connais-tu ce proverbe tibétain qui dit : « Si le problème a une solution, il ne sert à rien de s’inquiéter. Mais s’il n’y a pas de solution, s’inquiéter ne changera rien. » ? Je t’invite à méditer sur ce dicton qui te permettra de prendre plus facilement du recul par rapport aux événements. Ton corps et ton mental te remercieront, car ainsi, tu fais de la place pour qu’un peu de calme puisse s’installer en toi. J’ai parlé de l’équilibre entre le corps et le mental dans le billet précédent.
Il est aussi possible d’aider l’organisme à mieux s’adapter au stress grâce à l’usage de plantes ou d’huiles essentielles. Cela fera l’objet du prochain billet qui traitera spécifiquement des plantes adaptogènes.
Mais attention ! Je me répète, il est primordial d’éliminer le plus possible les sources de stress chronique et d’identifier les mauvaises habitudes de vie qui amplifient les effets du stress comme le manque de sommeil, une alimentation trop riche en sucres ou en gras, des journées trop chargées, etc. Sinon, on ne fait que déplacer le problème en augmentant la résilience du corps face au stress. En d’autres termes, on pousse la machine jusqu’au bout…. Jusqu’à ce que ça casse.
C’est la raison pour laquelle, je favorise une approche holistique, qui prend en compte les habitudes de vie ainsi que l’environnement social et professionnel de la personne. Ce tour d’horizon à 360 degrés te fera prendre conscience des choses que tu peux éliminer pour plus de sérénité.