Tu connais sans doute cette maxime ! Elle est du poète romain Juvénal qui a vécu à la fin du Ier siècle. Elle a traversé les âges parce qu’elle porte une vérité incontestable : l’importance de l’équilibre entre la santé mentale et la santé physique. Et pourtant !
On nous apprend très jeune à faire attention à ce qu’on mange : pas trop de sel, pas trop de sucre, privilégier les bons gras, les céréales complètes, avoir un bon apport en minéraux, oligo-éléments et en vitamines, et j’en passe… Ce sont, avec les protéines, tous les éléments dont notre corps a besoin pour bien fonctionner et pour être en santé. Malheureusement, c’est loin d’être suffisant !
Des médecines traditionnelles multimillénaires comme l’ayurvéda ou la médecine traditionnelle chinoise reconnaissent que nous ne sommes pas faits que d’un corps physique. Il existe autour de nous ou en nous d’autres corps subtils, invisibles à l’œil nu ; le corps émotionnel, le corps mental pour ne parler que de ceux-là. Dans ces médecines, la santé est perçue comme un équilibre dynamique entre le corps physique et les corps subtils qui nous composent. Intéressant !
La médecine occidentale reconnaît que nous sommes constitués d’un corps physique et d’un mental, d’une psyché, d’un esprit. Il y a une reconnaissance croissante de l’interconnexion entre le corps physique, le bien-être mental et émotionnel. Certes ! Cependant, dans la pratique médicale, il y a une nette distinction entre les soins de santé physique et les soins de santé mentale. Et pourtant !
Et pourtant, nous ne nous nourrissons pas que d’aliments pour faire fonctionner notre corps. Nous nous nourrissons aussi de pensées, de ressentis, d’émotions. Ils sont aussi importants que ce que l’on met dans notre assiette. Mais faisons-nous attention aux pensées et aux émotions que nous entretenons ? Agissent-elles comme un engrais qui fertilise notre terre, le précieux temple qu’est notre corps ? Ou au contraire, agissent-elles comme un poison qui, peu à peu, tue notre énergie vitale ? Pose-toi la question ; c’est important !
Pose-toi la question de savoir si tu ressens plus souvent de la joie, de la paix, de la colère, de la peur, du stress, parce que notre état émotionnel et notre état mental modulent en quelque sorte la capacité de notre organisme à rester en santé.
En effet, des études suggèrent que des patients dépressifs ont un système immunitaire moins efficace, ce qui réduit leur capacité à combattre les dommages cellulaires. [1],[2] Par exemple, une étude britannique a révélé une association entre le refoulement de la colère et le cancer du sein, tandis qu’une autre a identifié des facteurs psychologiques prédictifs de la présence de cellules cancéreuses avant que des biopsies soient effectuées. [3],[4] Ces études suggèrent que des comportements de refoulement émotionnel et un manque de relations sociales agissent comme des facteurs de risque.
Une étude suédoise plus récente a analysé le lien entre la résilience face au stress psychologique chez plus de 280 000 adolescents et le risque de développer un cancer à l’âge adulte. [5] Les données montrent qu’une faible résilience au stress est associée à un risque plus élevé de développer un cancer de foie ou un cancer du poumon. Intéressant !
Même si la science n’a pas formellement établi de lien de cause à effet entre le stress émotionnel et le cancer, qui est l’une des principales causes de mortalité dans le monde, il n’en demeure pas moins que notre état psychique participe de notre état physique et de l’efficacité de notre système immunitaire. Les charges émotionnelles contribuent à alimenter un stress qui finit par s’installer de façon durable, ce qui a un impact négatif sur notre système immunitaire. Traiter la maladie en s’attaquant aux causes physiopathologiques n’est, selon moi, pas suffisant.
Une approche holistique s’impose. Il faut s’attaquer aussi aux facteurs émotionnels et psychologiques sous-jacents qui contribuent au développement de la maladie en adoptant des mécanismes de saine gestion du stress aigu et des méthodes d’élimination du stress chronique. Traiter les conflits émotionnels est donc un must ! On ne peut en faire l’économie.
La notion de résilience est importante à retenir. Nous vivons tous des événements stressants dans notre vie. Ce qui fait la différence, c’est notre façon de réagir à ces événements. Quelle attitude adoptons-nous ? Le lâcher-prise, la victimisation, l’accablement, l’adaptation, la sur-adaptation ? Ce sont autant de réponses possibles qui vont déterminer la capacité de notre organisme à répondre à un stress.
Si tu sens parfois un poids énorme sur tes épaules, sache que tu n’es pas obligé.e de le porter. Il existe des solutions qui permettront de t’en libérer et d’entretenir de saines pratiques de gestion émotionnelle. Pour en savoir plus, je t’invite à visiter ma chaîne YouTube, Cercle en Soi, où tu trouveras plusieurs ressources gratuites.
Nina Mombo,
NA, TRAC
[1] J.K. Kiecolt-Glaser et R. Glaser, Psychosomatic Medecine, vol. 61, 1999, p. 271-272
[2] W. Jung et M. Irwin, Psychosomatic Medecine, vol. 61, 1999, p. 263-270
[3] S. Greer et T. Moris, J Psychosom Res, 1975, 19(2):147-53.
[4] M Wirsching, H Stierlin, F Hoffmann, G Weber, B Wirsching. J Psychosom Res 1982, 26(1):1-10.
[5] B. Kennedy , F. Fang , U. Valdimarsdóttir, R. Udumyan, S. Montgomery, K. Fall. J Epidemiol Community Health. 2017, 71(10):947-953.